Un responsable sud-soudanais plaide pour une alliance climatique dans la Corne de l’Afrique, saluant l’exemple éthiopien. - ENA Français
Un responsable sud-soudanais plaide pour une alliance climatique dans la Corne de l’Afrique, saluant l’exemple éthiopien.
Addis-Abeba, le 27 décembre 2025 (ENA) : - Le ministre sud-soudanais de l’Élevage et de la Pêche, Onyoti Adigo Nyikwac, a appelé les pays de la Corne de l’Afrique à intensifier leur coopération régionale afin de renforcer le développement du secteur de l’élevage et la résilience face au changement climatique, en prenant l’Éthiopie comme référence en matière de réponse aux défis environnementaux partagés.
Dans une déclaration à l’ENA, M. Nyikwac a estimé que l’expérience éthiopienne illustre de manière concrète l’impact positif de politiques harmonisées et d’investissements durables pour la protection des moyens de subsistance dans une région de plus en plus vulnérable aux phénomènes climatiques extrêmes, notamment les sécheresses et les inondations.
Il a mis en avant l’Initiative éthiopienne pour un héritage vert, soulignant que les programmes de reboisement à grande échelle génèrent déjà des résultats tangibles, notamment en limitant la dégradation des sols, en améliorant la régularité des précipitations et en restaurant des écosystèmes essentiels aux économies pastorales.
Selon le ministre, ces avancées s’inscrivent dans une tradition de longue date de gestion environnementale responsable en Éthiopie, fondée sur des campagnes massives de plantation d’arbres, la réhabilitation des terres dégradées et l’adoption de stratégies de développement adaptées au climat, visant à lutter contre la déforestation et l’érosion des sols.
Ces initiatives ont, a-t-il ajouté, eu des retombées positives directes sur le secteur de l’élevage éthiopien, notamment par l’amélioration de la disponibilité des pâturages, le renforcement de la fertilité des sols, la protection des bassins versants et la stabilisation des microclimats locaux, éléments clés pour une production animale durable.
« L’Éthiopie a accompli des avancées notables dans la gestion de l’élevage et dispose de l’expertise nécessaire pour soutenir des pays voisins comme le Soudan du Sud », a déclaré Nyikwac.
« Plutôt que d’agir séparément, nous devons unir nos efforts afin que nos communautés puissent faire face collectivement aux défis communs. »
Il a averti que le changement climatique inflige des dommages considérables à l’ensemble de la région, caractérisés par des cycles répétés de sécheresses prolongées suivies d’inondations soudaines, entraînant des pertes massives de bétail, des déplacements de populations et une détérioration de la sécurité alimentaire.
La disparition du cheptel, a-t-il souligné, affecte directement les revenus des ménages, l’état nutritionnel des populations et la stabilité sociale dans les zones pastorales.
Dans ce contexte, le ministre a exhorté les États membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) à adopter des approches concertées en matière d’adaptation et d’atténuation climatiques, estimant que les réponses isolées au niveau national ne sont plus suffisantes.
Il a précisé que la coopération régionale devrait prioritairement porter sur le développement d’infrastructures résilientes au climat, la gestion durable des ressources naturelles et le renforcement des capacités des communautés locales.
Parmi les actions urgentes proposées figurent la création de corridors transfrontaliers pour le bétail, l’extension de points d’eau fiables et la mise en œuvre de vastes programmes de réhabilitation des pâturages afin de réduire la pression exercée sur les terres déjà dégradées.
Nyikwac a également insisté sur l’importance d’une meilleure préparation aux catastrophes, notamment par l’élaboration de mécanismes clairs pour le déplacement du bétail vers des zones plus sûres en cas d’inondations, ainsi que par la mise en place de systèmes d’alerte précoce destinés à protéger les éleveurs contre les chocs climatiques.
Enfin, il a souligné le rôle crucial de la formation et des services vétérinaires de base pour limiter les pertes évitables liées aux maladies animales.
« Sans une action coordonnée, l’Afrique risque de voir ses efforts de développement compromis », a-t-il conclu, affirmant que la résilience du secteur de l’élevage est étroitement liée à la paix régionale et à la stabilité économique