Le Sud global doit impérativement conquérir sa souveraineté dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la technologie : Secrétaire général de l'OSC, Manssour Bin Mussallam - ENA Français
Le Sud global doit impérativement conquérir sa souveraineté dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la technologie : Secrétaire général de l'OSC, Manssour Bin Mussallam
Addis-Abeba, le 17 décembre 2025 (ENA) : - Le Sud global doit impérativement conquérir sa souveraineté dans des domaines essentiels tels que l’éducation, la culture et la technologie, a affirmé Manssour Bin Mussallam, secrétaire général de l’Organisation de la coopération du Sud (OSC).
Intervenant lors d’un échange informel organisé par l’Institut des affaires étrangères sous le thème « Une troisième voie : le Grand Sud face au désordre mondial », Mussallam a mis en avant le caractère fondamental de la souveraineté pour les pays du Sud global, soulignant la nécessité de maîtriser le savoir, la culture, les technologies, ainsi que les ressources stratégiques.
Dans ce contexte, il a plaidé pour l’élaboration d’une « troisième voie » de développement conçue par le Sud global et pour le Sud global, tout en étant au service de l’humanité dans son ensemble.
Selon lui, les différentes formes de souveraineté sont étroitement liées et englobent notamment l’éducation, la culture, la technologie, la santé, l’alimentation et l’énergie.
S’agissant de la souveraineté éducative, le secrétaire général de l’OSC a appelé à repenser les programmes d’enseignement afin qu’ils reflètent davantage les réalités locales, les contributions historiques et les systèmes de connaissances autochtones des pays du Sud.
Il a souligné l’importance de former les jeunes générations à la complexité du monde contemporain à travers des approches transdisciplinaires alignées sur les priorités nationales et les contextes locaux.
Mussallam a également insisté sur la souveraineté culturelle, rappelant que les cultures du Sud ont trop souvent été réduites à de simples expressions folkloriques.
Il a souligné que la culture est vivante, en constante évolution, portée par des peuples dynamiques qui s’inspirent de leur passé sans y être enfermés.
Par ailleurs, il a estimé que la souveraineté technologique est indispensable pour permettre aux pays en développement de contrôler l’innovation, la production et les orientations de la recherche, plutôt que de dépendre de puissances extérieures.
Le secrétaire général a aussi mis en avant la nécessité d’une souveraineté sanitaire et vaccinale afin de corriger les inégalités en matière d’accès, de stockage et de représentation dans les programmes mondiaux de recherche.
Il a, en outre, appelé à renforcer la souveraineté alimentaire et énergétique par le contrôle local des systèmes agricoles et le développement des énergies renouvelables, tout en protégeant les communautés et les ressources naturelles.
Enfin, Mussallam a souligné que la transformation ne peut se concrétiser sans une vision claire et partagée de l’avenir. « Sans vision, il n’y a pas de mobilisation, et sans mobilisation, il ne peut y avoir de transformation », a-t-il conclu.