Les défis auxquels l’Afrique est confrontée deviennent de véritables moteurs pour l’innovation en agriculture numérique : Ministère de l'Innovation et de la Technologie.

Addis-Abeba, le 3 décembre 2025 : - Le ministère de l’Innovation et de la Technologie a affirmé que les défis auxquels l’Afrique est confrontée ne doivent pas être vus comme des obstacles, mais plutôt comme des moteurs d’innovation.

 

Clôturant la première Conférence de l’Union africaine sur l’agriculture numérique, Bayissa Badada, ministre d’État à l’Innovation et à la Technologie, a souligné que ces trois jours d’échanges ont mis en lumière le potentiel du continent lorsque l’expertise technique se conjugue avec une volonté politique forte et une vision commune.


 

« Cette conférence a confirmé une réalité essentielle : l’Afrique a à la fois le devoir et la possibilité de transformer ses systèmes alimentaires, d’autonomiser les jeunes et les femmes, et de renforcer sa résilience face aux défis climatiques et économiques », a-t-il déclaré.

 

Il a relevé les difficultés majeures — changement climatique, dégradation des sols, accès restreint aux marchés, désintérêt des jeunes pour l’agriculture — tout en rappelant l’urgence pour l’Afrique de moderniser ses pratiques agricoles, surtout dans un contexte de progrès rapides en intelligence artificielle et en agriculture de précision.

 

Le message clé de la conférence, selon lui, est porteur d’espoir : les défis de l’Afrique peuvent devenir des moteurs de créativité. Le continent dispose en effet d’atouts uniques, notamment la population la plus jeune au monde, des terres arables abondantes et un écosystème numérique en pleine croissance.

 

Il a insisté sur la nécessité d’adopter des stratégies innovantes pour transformer ces défis en leviers capables de faire évoluer profondément l’agriculture africaine.

 

« Ces atouts donnent à l’Afrique une occasion inédite de dépasser les approches traditionnelles et de bâtir des systèmes agricoles résilients, inclusifs et compétitifs », a-t-il ajouté.

 

Bayissa a évoqué la feuille de route éthiopienne pour l’agriculture numérique 2025-2032, qui mise sur la gouvernance des données, la surveillance par satellite et les plateformes numériques pour stimuler la productivité.

 

Ces efforts s’intègrent dans la stratégie nationale « Éthiopie digitale 2030 », visant à accélérer la transformation numérique du pays.

 

Les discussions ont porté sur des thèmes essentiels, dont les services de vulgarisation numérique et l’agriculture climato-intelligente, rappelant que la numérisation du secteur agricole est désormais indispensable.

 

Il a appelé à une mobilisation collective pour renforcer la souveraineté numérique et permettre aux jeunes et aux femmes de devenir les moteurs de la transformation agricole du continent.

 

« Ensemble, nous pouvons transformer les systèmes alimentaires africains et bâtir des économies agricoles robustes », a-t-il affirmé.

 

De son côté, Moses Vilakati, commissaire de l’UA chargé de l’ARBE, a insisté sur la nécessité de passer d’une agriculture traditionnelle à une véritable agro-industrie.

 

Il a exhorté les participants à poursuivre cette transformation dans leurs pays respectifs.

 

Selon lui, l’agriculture se limite à la production, tandis que l’agro-industrie englobe l’ensemble de la chaîne de valeur. La transformation numérique, a-t-il expliqué, permet de lever les barrières à la communication et d’accélérer ce changement.

 

Il a également rappelé les solutions discutées lors de la conférence — pratiques climato-intelligentes, réformes politiques, amélioration de l’accès aux marchés, partenariats viables — et souligné qu’elles sont essentielles pour bâtir des systèmes alimentaires résilients et inclusifs.


 

Vilakati a enfin déploré que seulement 15 % du commerce africain se fasse entre pays du continent, appelant à un changement urgent.

 

Selon lui, le numérique peut favoriser une meilleure intégration commerciale.

 

Il a également insisté sur l’importance de réduire la dépendance aux importations alimentaires, coûteuses pour de nombreux pays africains.

 

« Nous devons exploiter pleinement nos ressources pour augmenter notre production alimentaire et couvrir nos propres besoins », a-t-il conclu.

Agence des nouvelles éthiopienne
2023