Une étude souligne l’urgence pour les PME d’être pleinement opérationnelles

Addis Ababa le 25 novembre,2025 (ENA) Même si les cadres politiques et réglementaires de l'Éthiopie démontrent une forte adéquation avec l'engagement et les protocoles de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), la préparation fonctionnelle et opérationnelle est faible, laissant les petites et moyennes entreprises (PME) mal préparées pour exploiter les opportunités continentales, selon une étude publiée aujourd'hui.

Une session, qui a abordé les progrès de l'Éthiopie vers la ZLECA et le rôle des PME dans l'intégration régionale, s'est tenue ce matin à l'hôtel Sky Light.

L'étude intitulée « Harmonisation des politiques et des réglementations en matière de compétitivité des PME : le parcours de l'Éthiopie vers la mise en œuvre de l'AfCFTA » a révélé que les cadres politiques et réglementaires de l'Éthiopie sont largement conformes aux engagements et protocoles de l'AfCFTA en matière de commerce des biens et des services, de commerce numérique, de concurrence, d'autonomisation et de règlement des différends.

Cependant, la préparation fonctionnelle et opérationnelle est faible, ce qui empêche les petites et moyennes entreprises (PME) d'exploiter les opportunités continentales.


 

Selon cette étude, l'alignement des politiques n'est pas encore assorti de capacités institutionnelles, d'une mise en œuvre réglementaire et d'une opérationnalisation axée sur les PME.

Elle souligne que les principales lacunes en matière de préparation qui affectent directement la compétitivité des PME sont les règles de protection des consommateurs, l'absence de protection juridique contre les entreprises régionales dominantes, l'absence de politiques régionales intégrées en faveur des PME, des femmes et des jeunes, et l'absence de liens continentaux en matière de règlement des différends.

Les conclusions indiquent que la préparation et la sensibilisation des PME à la participation au commerce intracontinental dans le cadre de la ZLECA restent limitées.

Sur les 355 PME interrogées, seules 11,4 % participent actuellement au commerce intra-africain, 60 % le font de manière informelle, tandis que la grande majorité (88 %) continue de se concentrer uniquement sur les marchés nationaux.

En outre, les conclusions indiquent que seulement 13,99 % des PME se considèrent pleinement préparées à s'engager dans le cadre de la ZLECA, tandis que 17,78 % n'ont aucune connaissance de l'accord.

Les résultats soulignent également le besoin urgent de renforcer les capacités de manière ciblée, d'améliorer la coordination des politiques et de mener des initiatives de sensibilisation.

S'exprimant à cette occasion, le ministre d'État aux Affaires étrangères, Hadera Abera, a souligné l'importance de la recherche continue, de l'engagement politique et du dialogue entre les parties prenantes pour orienter efficacement les actions nationales et les initiatives continentales. 

Hadera a déclaré que le commerce intra-africain représentait environ 17 %, mais qu'avec la mise en œuvre complète de la ZLECA, ce chiffre devrait dépasser 50 %. Il a ajouté que l'Éthiopie avait commencé à échanger des marchandises dans le cadre de cette initiative et progressait dans les négociations concernant son offre tarifaire pour les services.

Le ministre d'État, qui a salué les efforts conjoints de l'Institut des affaires étrangères et du PNUD dans la conduite de cette recherche, a appelé à la poursuite de la collaboration avec le PNUD et d'autres parties prenantes afin de renforcer les efforts de renforcement des capacités et d'éclairer les décisions politiques.

Pour sa part, le ministre d'État au Commerce et à l'Intégration régionale, Abdulhakim Mulu, a souligné que cette réunion représentait une étape stratégique pour l'Éthiopie, notamment en reconnaissant le rôle central des PME dans notre transformation économique.


 

Afin de tirer pleinement parti des opportunités offertes par la ZLECA pour accéder à un marché dont le PIB cumulé dépasse 3 400 milliards de dollars américains, le ministre d'État a souligné la nécessité de moderniser et d'harmoniser les politiques et les cadres réglementaires applicables aux PME conformément aux normes continentales.

Le directeur exécutif de l'Institut des affaires étrangères, Jafar Bedru, a déclaré que la préparation à la mise en œuvre de la ZLECA n'était pas uniquement du ressort d'un seul ministère ou secteur, mais qu'elle nécessitait l'engagement collectif des décideurs politiques, des chercheurs, des praticiens et des partenaires.

Le directeur exécutif a déclaré que, bien que l'Éthiopie ait ratifié l'accord, l'engagement politique doit s'accompagner d'une force institutionnelle, d'une clarté réglementaire et d'une efficacité logistique pour une mise en œuvre efficace.

Il a souligné que le lancement de cette étude marque une étape cruciale dans l'approche adoptée par l'Éthiopie pour renforcer son intégration dans le cadre de la ZLECA, soulignant qu'une recherche rigoureuse au niveau national est essentielle pour identifier les lacunes et élaborer des stratégies concrètes qui facilitent une participation effective à l'accord sur la zone de libre-échange continentale.

Pour sa part, Samuel Doe, représentant résident du PNUD en Éthiopie, a souligné le rôle central que jouent les PME dans la promotion d'une croissance inclusive, la création d'emplois et la réalisation des objectifs de développement durable, notant que les PME représentent environ 90 % de toutes les entreprises à l'échelle mondiale et contribuent à plus de la moitié des emplois en Afrique.

Compte tenu de l'importance de la population jeune en Éthiopie et de son programme d'industrialisation ambitieux, il a déclaré que le soutien aux PME n'était pas seulement une option, mais un impératif stratégique.

Bien que l'AfCFTA représente une opportunité sans précédent pour l'Afrique de renforcer le commerce intra-continental et de créer une voix économique unifiée dans un paysage mondial en rapide évolution, les opportunités seules ne suffisent pas pour réaliser les avantages potentiels de l'AfCFTA.


 

M. Doe a souligné que les entrepreneurs éthiopiens sont confrontés à des défis permanents, notamment un accès limité au financement, des infrastructures et une logistique inadéquates, ainsi que des cadres réglementaires fragmentés, qui pourraient empêcher de nombreuses PME de tirer parti de la ZLECA.

À cet égard, le PNUD est prêt à aider l'Éthiopie à traduire sa volonté politique en résultats concrets pour les PME, a-t-il promis, en présentant l'approche en trois volets axée sur l'entrepreneuriat, l'accès au financement et l'amélioration de la gestion des entreprises.

Cela comprend des programmes de formation, d'incubation et de mentorat ciblés visant à autonomiser les femmes et les jeunes, ainsi que des initiatives visant à développer les compétences numériques et à favoriser l'innovation en matière de produits.

M. Doe a souligné l'importance de ces interventions pour aider les PME à passer du statut d'entreprises informelles à celui d'entreprises compétitives, ce qui, à terme, augmentera leur taux de survie et facilitera leur accès au financement. 

 

Agence des nouvelles éthiopienne
2023