Le professeur Brook affirme que l’accès à la mer Rouge est vital pour l’économie et la survie de l’Éthiopie.

Addis Ababa 30 octobre, 2025 (ENA) Le professeur Brook Hailu Beshah a déclaré que le retour de l’Éthiopie sur la mer Rouge est impératif pour préserver les intérêts économiques du pays et garantir sa survie nationale.

Ses remarques font écho aux récentes déclarations du Premier ministre Abiy Ahmed, qui a souligné l’importance cruciale de la question de la mer Rouge pour l’avenir du pays.

En répondant aux questions des membres de la Chambre des représentants du peuple lors de la deuxième session ordinaire de la cinquième année parlementaire, le Premier ministre a indiqué que cette question dépasse le cadre politique, constituant un enjeu juridique, historique, géographique et économique fondamental pour l’Éthiopie.

Le professeur Brook Hailu Beshah, qui enseigne dans plusieurs universités en Éthiopie et aux États-Unis, a par ailleurs déclaré à l’ENA que la manière dont l’Éthiopie est devenue un pays enclavé ne repose sur aucun fondement juridique solide.

Il a souligné que l’Éthiopie, qui compte la plus grande population parmi les 44 pays enclavés du monde, a un besoin vital d’accéder à la mer.

Le professeur a rappelé que l’Éthiopie n’est pas étrangère à la région de la mer Rouge, ses navires ayant autrefois navigué de la Perse au détroit de Bab el-Mandeb, et même jusqu’à l’Inde.

Il a également indiqué qu’à l’époque où l’Éthiopie exerçait une influence majeure sur la mer Rouge, le pays entretenait des relations commerciales florissantes avec les empires romain et grec. Selon lui, retrouver un accès à la mer Rouge constitue donc une condition essentielle pour préserver les avantages économiques du pays et assurer sa pérennité nationale.

Citant la politique étrangère de l’Éthiopie, fondée sur la coopération et le partenariat régional, le professeur Brook a souligné que le retour de la nation sur la mer Rouge offrirait des bénéfices multidimensionnels à l’ensemble de la région.

Il a souligné que 16 des pays enclavés du monde se trouvent en Afrique, ajoutant que l'Éthiopie possédait encore il y a 34 ans un littoral s'étendant sur plus de 2 000 kilomètres.

Faisant un parallèle, il a rappelé que d’autres pays africains enclavés, tels que le Zimbabwe et le Malawi, utilisent le port maritime du Mozambique pour leurs échanges commerciaux.

Le professeur Brook a ainsi soutenu que la demande actuelle de l’Éthiopie visant à accéder pacifiquement et légalement à la mer devrait être considérée avec bienveillance par les États voisins.

Selon lui, il existe un cadre juridique clair permettant à l’Éthiopie de faire valoir son droit d’accès à la mer, y compris en portant l’affaire devant la Cour internationale de justice, si nécessaire, afin de protéger sa souveraineté et sa survie nationale.

Le professeur Brook a affirmé qu’aucune entité n’a le droit d’empêcher l’Éthiopie d’utiliser un port maritime, ajoutant qu’un pays côtier a, en retour, l’obligation de coopérer avec ses voisins enclavés.

Il a enfin souligné que l’approche pacifique adoptée par l’Éthiopie a conduit plusieurs puissances étrangères à reconnaître la légitimité de sa revendication. Selon lui, cette reconnaissance croissante, notamment de la part de pays européens et d’États de la région du Golfe, constitue le résultat tangible des efforts diplomatiques fructueux du gouvernement éthiopien.

Agence des nouvelles éthiopienne
2023