L’Afrique est exhortée à tirer parti des technologies biodigitales afin de résoudre le paradoxe persistant de la sécurité alimentaire.

Addis Ababa 2 octobre,2025 (ENA) Le ministre d’État chargé de la Planification et du Développement, Seyoum Mekonnen, a déclaré que la convergence des domaines biologique et numérique représente un véritable changement de paradigme dans la manière de nourrir les nations africaines. Il a mis en lumière le paradoxe alarmant selon lequel, bien que l’Afrique détienne plus de 60 % des terres arables non cultivées dans le monde, elle demeure un importateur net de denrées alimentaires.

Ces remarques ont été faites lors d’une conférence panafricaine sur l’avenir des technologies biodigitales dans l’alimentation et l’agriculture, organisée ce jour à Addis-Abeba par l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA).

Dans son discours d’ouverture, M. Seyoum a souligné l’urgence d’une transformation profonde du système alimentaire africain, affirmant que la souveraineté alimentaire et l’agroécologie ne sont pas de simples idéaux, mais des objectifs réalisables pour l’ensemble du continent.

Il a rappelé que deux événements majeurs – la Semaine africaine du climat des Nations Unies et le deuxième Sommet africain sur le climat – se sont récemment tenus à Addis-Abeba. Ces rencontres ont souligné l’importance cruciale de la numérisation dans le renforcement de la résilience climatique et la transition vers un avenir durable et sobre en carbone.

Insistant sur le rôle de la technologie dans cette transition, M. Seyoum a qualifié le paradoxe alimentaire africain d’appel à l’action immédiate, précisant que les technologies numériques peuvent constituer le levier principal de la transformation attendue.

Il a affirmé que l’Éthiopie ne se contente pas d’observer les révolutions climatique et numérique à l’échelle mondiale, mais y participe activement.

À ce titre, il a évoqué la Déclaration d’Addis-Abeba, issue du dernier sommet africain sur le climat, qui met l’accent sur des solutions locales. En réponse, l’Éthiopie a lancé le Pacte africain pour l’innovation climatique, visant à développer des technologies adaptées à cette vision.

Cet engagement se traduit également à travers la Contribution Déterminée au niveau National (NDC) 3.0 du pays, qui vise une réduction de 70,3 % des émissions d’ici 2035.

M. Seyoum a souligné que l’innovation numérique est au cœur de cet effort, soutenue par la stratégie nationale Digital Ethiopia 2025.

Il a également mentionné le déploiement de l’identité numérique Fayda, une initiative clé pour améliorer la transparence dans la gestion des fonds climatiques, notamment en garantissant qu’ils atteignent les petits exploitants agricoles et les entreprises dirigées par des femmes. Ce système renforce l’application du principe « Know Your Customer » (KYC) et contribue à réduire les risques de fraude.

Le ministre d’État a conclu en appelant à une collaboration renforcée pour exploiter pleinement le potentiel des technologies numériques, soulignant que le moment est venu d’agir pour repenser et transformer les systèmes alimentaires en Afrique.

Agence des nouvelles éthiopienne
2023