Les négociateurs africains sur le climat appellent à agir sur le financement et à unifier le leadership avant le 2e Sommet africain sur le climat

Addis Ababa 2 septembre,2025(ENA)  Les négociateurs africains sur le climat participant à la réunion précédant le deuxième Sommet africain sur le climat ont souligné le besoin urgent de financement, d'une transition juste et d'un leadership politique unifié pour faire face à la vulnérabilité croissante du continent au changement climatique.

S'adressant à l'ENA, la princesse Abze Djigma, coordinatrice des pays les moins avancés (PMA), a souligné que l'action climatique doit s'accompagner de mesures concrètes.

L'Afrique possède de vastes ressources, notamment des minéraux essentiels évalués à des milliers de milliards, mais ceux-ci doivent être gérés et exploités efficacement pour assurer un développement durable, a-t-elle fait remarquer.


 

« Notre rôle est de veiller à ce que la transition juste ne soit pas seulement un mot, mais qu'elle permette de rendre le développement durable, juste et équitable pour chaque individu. »

Selon elle, un financement abordable est essentiel pour les pays africains déjà lourdement endettés et souffrant de chocs climatiques tels que les inondations et les sécheresses.

Pour sa part, Evans Davie Njewa, président du groupe des PMA à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a déclaré que la réunion d'Addis-Abeba ne se limitait pas à des discussions, mais visait également à mobiliser des financements accessibles pour lutter contre le changement climatique qui profitent aux communautés touchées.

 


 

Il a averti que l'aggravation des effets du changement climatique, notamment l'insécurité alimentaire, les inondations et la destruction des infrastructures, constituait une « urgence climatique » pour le continent.

« Ces financements doivent être accessibles, principalement sous forme de subventions, et doivent être versés aux personnes dans le besoin. »

M. Njewa a également souligné que l'action climatique devait aller de pair avec la création d'emplois, le renforcement de la résilience et la réduction de la pauvreté.

Angelina Tutuah Mensah, négociatrice sur les mesures d'adaptation, le genre et le changement climatique, et la transition juste, a appelé à ce que les priorités spécifiques de l'Afrique soient prises en compte dans l'action climatique mondiale.


 

Elle a mis en garde contre l'imposition de technologies inadaptées ou dangereuses sur le continent et a insisté sur le fait que le renforcement des capacités doit être adapté aux besoins de l'Afrique.

Elle a en outre souligné que le financement est essentiel pour tout ce que nous faisons ici.

« Notre contribution aux émissions est négligeable. Par conséquent, si nous devons faire certains sacrifices, nous devons être compensés de différentes manières, notamment par le biais du financement », a souligné Mme Mensah.

La négociatrice a en outre exhorté les dirigeants de l'Union africaine à faire du changement climatique une priorité absolue, à garantir l'engagement des ministres et à adopter une approche cohérente entre les gouvernements.

Mensur Dessie, conseiller en développement institutionnel climatique au ministère éthiopien de la Planification et du Développement, estime que l'Afrique doit faire entendre sa voix avec audace et exiger un soutien réaliste dans la lutte mondiale contre le changement climatique.


 

Bien que certains progrès aient été réalisés depuis l'adoption de l'Accord de Paris en 2015, les résultats restent insuffisants par rapport à l'ampleur des défis à relever, selon le conseiller.

Il a souligné que l'Afrique, l'une des régions les plus touchées, n'a pas reçu le niveau de soutien prévu dans le cadre des engagements internationaux.

L'événement préliminaire au deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2) se déroule actuellement en Éthiopie, du 5 au 7 septembre 2025.

 


 

Dans la foulée, le deuxième Sommet africain sur le climat, qui vise à redéfinir les aspirations de l'Afrique pour un avenir prospère et résilient au changement climatique, se tiendra du 8 au 10 septembre.

Le sommet sera axé sur le thème « Accélérer les solutions climatiques mondiales : financer le développement résilient et vert de l'Afrique ».

Le gouvernement éthiopien co-organise le sommet avec la Commission de l'Union africaine (CUA).

Agence des nouvelles éthiopienne
2023