L’investissement dans l’économie verte est essentiel pour que l’Afrique surmonte les défis liés au changement climatique : Ministre de la Planification et du Développement.

Addis-Abeba, le 29 août 2025 (ENA) : - Libérer le potentiel de l’investissement vert est essentiel pour l’avenir de l’Afrique, qui s’affirme comme un continent d’opportunités et d’espoir pour les investisseurs, face à l’urgence climatique.

 

C’est ce qu’a déclaré Fitsum Assefa, ministre éthiopienne de la Planification et du Développement, dans une tribune publiée le 28 août 2025 sur Project Syndicate, intitulée « L’économie verte de l’Afrique est un bon investissement ».

 

« L’Afrique n’a pas besoin de charité, mais d’investissements intelligents à fort rendement », a-t-elle affirmé avec force, en amont du Sommet sur le climat prévu à Addis-Abeba le mois prochain.

 

Cet événement réunira chefs d’État, scientifiques, acteurs économiques, représentants de la société civile et partenaires internationaux, avec l’ambition de tracer une nouvelle trajectoire pour le climat et les investissements durables sur le continent.

 

Fitsum Assefa a rappelé que, selon la Banque africaine de développement, les chocs climatiques – sécheresses, inondations et autres événements extrêmes – amputent chaque année le PIB africain de 5 à 15 %.

 

Et pourtant, a-t-elle souligné, l’Afrique dispose de 60 % du potentiel solaire mondial, mais n’abrite qu’1 % de la capacité solaire installée et n’attire que 3 % des investissements énergétiques mondiaux.

 

Loin de se limiter au constat, la ministre a présenté des exemples concrets de transformation énergétique. En Éthiopie, le réseau électrique national fonctionne déjà en grande partie grâce aux énergies renouvelables, en particulier l’hydroélectricité.

 

Le Grand Barrage de la Renaissance (GERD), en production, génère actuellement 2 350 MW et atteindra 5 150 MW à pleine capacité, tout en fournissant de l’électricité à des pays voisins comme le Soudan, le Kenya, la Tanzanie et Djibouti.

 

D'autres projets emblématiques à travers le continent illustrent cette dynamique : la centrale solaire de Jambur en Gambie (23 MW), le parc éolien d’Impofu en Afrique du Sud (330 MW), ou encore l’initiative kényane de production d’ammoniac vert à partir d’énergie solaire.

 

Ces initiatives seront soutenues par des cadres tels que la future Initiative pour une industrialisation verte en Afrique, ainsi que par le rapport stratégique de l’ACS2, qui visent à mobiliser les États, le secteur privé et les bailleurs internationaux pour accélérer la transition verte.

 

Rejetant l’image d’un continent dépendant de l’aide extérieure, la ministre a martelé : « Les Africains ne demandent pas d’être secourus.

 

Grâce à sa jeunesse, ses ressources abondantes et son esprit d’innovation, notre continent offre aujourd’hui certaines des perspectives les plus prometteuses pour l’investissement vert. »

 

Elle a conclu en soulignant que l’Afrique doit être au cœur des stratégies climatiques mondiales : « Une planète stable et une économie plus équitable passent inévitablement par l’Afrique. »

 

Alors que se profile le Sommet d’Addis-Abeba, Fitsum Assefa a lancé un appel clair : investir dès maintenant dans l’économie verte du continent ou risquer de laisser le changement climatique approfondir les fractures et freiner le potentiel africain.

Agence des nouvelles éthiopienne
2023