L'ambition climatique de l'Afrique est réciproquement récompensée par un soutien mondial tangible : Ministre de la Planification et du Développement. - ENA Français
L'ambition climatique de l'Afrique est réciproquement récompensée par un soutien mondial tangible : Ministre de la Planification et du Développement.

Addis-Abeba, le 9 juillet 2025 (ENA) : - La vulnérabilité disproportionnée de l'Afrique au changement climatique, conjuguée à sa contribution minime aux émissions mondiales, oblige les pays développés à tripler leurs engagements en matière de financement climatique, a souligné la ministre de la Planification et du Développement, Fitsum Assefa.
Fitsum a fait cette déclaration lors d'une table ronde cruciale des Nations Unies sur la mobilisation des ressources en vue du deuxième Sommet africain sur le climat (AEC2), qui s'est tenu aujourd'hui à Addis-Abeba.
Dans son discours d'ouverture, la ministre Fitsum a souligné que l'Afrique, responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est confrontée à de graves conséquences, allant des sécheresses prolongées aux inondations catastrophiques en passant par les invasions de criquets pèlerins.
Elle a cité des statistiques alarmantes du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui montrent une baisse de 34 % de la productivité agricole en Afrique subsaharienne depuis les années 1960, impactant directement les 60 % d'Africains qui dépendent de l'agriculture pluviale pour leur subsistance.
Malgré ces défis de taille, Fitsum a souligné la position proactive de l'Afrique dans le développement et la mise en œuvre de solutions climatiques locales.
Elle a cité l'engagement de l'Éthiopie comme un exemple marquant, citant son rôle pionnier dans l'adoption de l'Accord de Copenhague en 2009 et le lancement de sa Stratégie pour une économie verte résiliente au changement climatique en 2011, bien avant l'Accord de Paris.
La ministre a déclaré que les initiatives africaines, qu'il s'agisse de solutions fondées sur la nature ou d'avancées technologiques, doivent bénéficier d'une plus grande reconnaissance internationale et d'un soutien financier et technique accru.
« L'ambition climatique de l'Afrique doit s'accompagner d'un soutien mondial tangible », a souligné Fitsum, exhortant toutes les parties prenantes – gouvernements, secteur privé et institutions financières – à forger des partenariats solides et à investir dans la transition verte du continent.
Hanan Morsy, Secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), a partagé des sentiments similaires, soulignant le moment critique où se situe la gouvernance climatique mondiale.
Morsy a reconnu la complexité des défis auxquels le continent est confronté, notamment les impacts croissants du changement climatique et de la dégradation de la biodiversité, conjugués à l'augmentation du surendettement, au coût élevé du capital et au creusement des déficits de financement du développement durable et de l'action climatique.
Elle a souligné que la vision et le thème de l'AEC2 confirment le rôle central de l'Afrique en tant que pourvoyeur de solutions climatiques.
La Secrétaire exécutive adjointe a souligné que l'AEC2 doit servir de plateforme pour présenter l'Afrique comme un fournisseur de solutions climatiques et un innovateur.
Morsy a affirmé que la CEA soutenait pleinement cette vision et s'engageait à soutenir le succès de l'AEC2, notamment par sa participation au Comité du contenu et du programme et en explorant les moyens de mobiliser des ressources pour le sommet et ses recommandations stratégiques post-sommet.
« C'est le moment pour l'Afrique de prendre la parole ou de se faire entendre, mais aussi de prendre l'initiative », a-t-elle conclu, appelant à une action collective pour saisir cette opportunité.
Le deuxième Sommet africain sur le climat (AEC2), co-organisé par l'Éthiopie et la Commission de l'Union africaine, se tiendra du 8 au 10 septembre 2025 à Addis-Abeba. Il se veut une plateforme essentielle pour accélérer la recherche de solutions climatiques mondiales et mobiliser des financements pour un développement résilient et vert de l'Afrique.
Le sommet vise à unifier la voix de l'Afrique sur la scène internationale, à impulser des réformes concrètes des mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique et à mettre en avant les solutions innovantes et locales du continent, influençant ainsi l'architecture climatique mondiale et favorisant des actions concrètes sur le terrain.