L'UA est exhortée à accélérer la mise en œuvre de la ZLECA dans l'ensemble du continent. - ENA Français
L'UA est exhortée à accélérer la mise en œuvre de la ZLECA dans l'ensemble du continent.

Addis-Abeba, le 21 août 2025 (ENA) : - Wafula Okumu, directeur exécutif du Borders Institute (TBI) et analyste politique, a insisté sur l’importance d’accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qu’il considère comme un levier essentiel pour renforcer l’autonomie financière de l’Union africaine.
Dans un entretien exclusif accordé à l’agence de presse éthiopienne, Okumu a rappelé que le processus de réforme engagé en 2016 visait à améliorer l’efficacité de l’UA et à favoriser une meilleure appropriation de ses actions par les États membres.
Selon lui, une transformation structurelle de l’organisation s’impose, tant pour pallier sa dispersion dans un trop grand nombre de domaines d’intervention, que pour remédier à la lenteur des prises de décision, au manque de redevabilité et à l’inefficacité de ses méthodes de travail.
Il a néanmoins salué les progrès réalisés, notamment la réorganisation complète du Fonds pour la paix, désormais pleinement opérationnel. À ce jour, ce fonds a atteint 96 % de son objectif de collecte de 400 millions de dollars, financés par les contributions des États membres, avec une échéance fixée à 2024.
Toutefois, Okumu a exhorté l’Union africaine à poursuivre ses efforts de réforme, en mettant l’accent sur l’exécution intégrale de ses recommandations internes.
Il a notamment souligné que l’application des rapports d’audit représente une voie concrète pour renforcer la transparence et l’efficacité dans la mise en œuvre des politiques continentales.
Par ailleurs, il a plaidé pour la mise en place de mécanismes de financement alternatifs, afin de réduire la dépendance de l’UA à l’égard des partenaires internationaux.
Concernant le prélèvement de 0,2 %, censé financer l'organisation à travers des droits de douane, Okumu a noté que ce mécanisme reste difficilement applicable dans le contexte actuel, notamment en raison de conflits d’intérêts nationaux et d’accords commerciaux régionaux déjà en place.
Il estime que ces difficultés ont accentué la vulnérabilité financière de l’UA, alimentant l’image d’une organisation perçue comme tributaire d’intérêts extérieurs.
C’est pourquoi, affirme-t-il, « la mise en œuvre effective de la ZLECA aurait pu contribuer à résoudre nombre de ces problèmes », réitérant ainsi son appel fort en faveur de sa concrétisation à l’échelle du continent.
En conclusion, il a souligné la nécessité pour l’Union africaine de trouver un juste équilibre entre ses obligations envers les citoyens et la construction d’institutions capables de répondre pleinement aux besoins des populations africaines.
« Ces deux responsabilités, a-t-il précisé, ne doivent pas être perçues comme contradictoires. »