La France s'apprête à mettre en place une nouvelle loi permettant de restituer le patrimoine africain sans nécessiter l'aval du Parlement."

Addis-Abeba, le 5 août 2025 (ENA) : - Un nouveau projet de loi présenté par la ministre française de la Culture, Rachida Dati, vise à faciliter le retour des biens culturels africains détenus par la France, sans passer par un vote systématique du Parlement.

 

Ce texte a été soumis mercredi au Conseil des ministres et s'inscrit dans la continuité des engagements pris par Emmanuel Macron en 2017 pour restituer les objets africains issus de la période coloniale.

 

Le projet prévoit de simplifier les démarches administratives concernant les objets acquis de manière illégale, par vol, pillage ou spoliation, entre 1815 et 1972. Il marque, selon Dati, « un acte fort » en faveur de la mémoire, de la paix et du renforcement des relations avec les pays concernés.

 

Jusqu’à présent, la France accuse un certain retard par rapport à d’autres pays européens, comme l’Allemagne, qui a déjà restitué plus d’un millier d’objets. Depuis l’annonce de Macron au Burkina Faso en 2017, peu d’objets ont été rendus, bien que des gestes aient été faits, comme la restitution d’un tambour sacré à la Côte d’Ivoire.

 

L’un des freins principaux à ces restitutions résidait dans l’obligation d’adopter une loi spécifique pour chaque cas, un processus long et complexe.

 

Le nouveau texte permettrait désormais au gouvernement de procéder par décret, à condition que les objets soient destinés à une exposition publique dans leur pays d’origine. Sont toutefois exclus les objets militaires, les archives publiques et les artefacts issus de fouilles archéologiques.

 

Plusieurs États africains réclament la restitution de milliers d’objets encore conservés en France. Le Sénat doit examiner ce projet de loi le 24 septembre prochain.

Agence des nouvelles éthiopienne
2023