L'IA n'est pas un luxe, c'est une nécessité pour la compétitivité, la résilience et la prospérité à long terme de l'Afrique : Un responsable de la BAD.

Addis-Abeba, le 19 juin 2025 (ENA) : - Un événement parallèle aux Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement a analysé l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) comme un puissant outil pour promouvoir un développement inclusif et durable sur le continent africain.

 

Organisée sous le thème : « La révolution de l'IA : comment l'IA soutiendra-t-elle la mise en œuvre de la Stratégie décennale 2024-2033 de la Banque africaine de développement et la transformation des économies africaines ? », cette session de 90 minutes a réuni des personnalités de premier plan de tous les secteurs. L'événement était co-organisé avec Google AI Research.

 

Au cœur des discussions se trouvait la question : que faudra-t-il pour que l'Afrique soit prête pour l'IA ? Ce thème était au cœur de la table ronde de haut niveau organisée dans le cadre de l'événement.

 

Dans son discours d'ouverture, Solomon Quaynor, vice-président chargé du secteur privé, des infrastructures et de l'industrialisation à la Banque africaine de développement, a souligné le rôle crucial de la transformation numérique pour façonner l'avenir de l'Afrique : « L'IA n'est pas un luxe, c'est une nécessité pour la compétitivité, la résilience et la prospérité à long terme de l'Afrique », a-t-il déclaré.

 

Caroline Kende-Robb, directrice principale de la stratégie et des politiques opérationnelles à la Banque, a inscrit la discussion dans le contexte de la Stratégie décennale 2024-2033 de la Banque.

 

Elle a souligné qu'« investir dans la jeunesse et les infrastructures de données n'est plus une option : ce sont les fondements sur lesquels l'Afrique doit bâtir son avenir en matière d'IA.» Ses remarques ont fait écho à l'appel de la stratégie à accélérer le développement grâce à l'innovation, ancrée dans les réalités africaines et portée par les talents africains.

 

Suite à son intervention, Abdoulaye Diack, responsable de programme chez Google AI Research Africa, a souligné le potentiel transformateur de l'IA pour relever les défis structurels et favoriser les progrès dans les domaines de l'agriculture, de l'éducation, de l'adaptation au changement climatique et de la santé publique.

 

Diack a souligné l'importance de contextualiser l'IA pour les environnements africains, avertissant que « sans données locales et modèles inclusifs, l'Afrique risque de devenir un consommateur passif plutôt qu'un créateur actif de solutions d'IA ».

Ibrahim Kalil Konaté, ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, a plaidé en faveur d'une coordination régionale et de cadres politiques harmonisés pour permettre une mise en œuvre responsable et transfrontalière des technologies d'IA.

 

Robert Skjodt, PDG du groupe Raxio, a insisté sur le besoin crucial d'infrastructures numériques robustes, notamment de centres de données locaux, pour soutenir l'ampleur et la rapidité requises par les ambitions de l'Afrique en matière d'IA.

 

Ousmane Fall, directeur du soutien aux transactions du secteur privé à la Banque, a appelé au développement de projets d'infrastructures numériques bancables et évolutifs, capables d'attirer des investissements à long terme.

 

Un fort consensus s'est dégagé au sein du panel : pour que l'Afrique exploite efficacement l'IA, elle doit se concentrer sur trois piliers fondamentaux : le capital humain, l'infrastructure de données et les données localisées, axées sur la formation des systèmes d'IA aux réalités africaines, notamment les langues, la culture et les besoins sociétaux.

 

Alors que l'Afrique ne détient que 1,3 % de la capacité mondiale de stockage de données et accuse un retard en matière de préparation numérique, les intervenants ont convenu que le continent se trouve à la croisée des chemins et doit de toute urgence faire le choix d'investir dès maintenant, sous peine de prendre encore plus de retard.

 

Alors que l'Afrique progresse dans le domaine de l'intelligence artificielle, la Banque africaine de développement a réaffirmé son engagement à façonner un avenir numérique inclusif, souverain et ancré dans une prospérité partagée.

Agence des nouvelles éthiopienne
2023