Le CDC Afrique a réexaminé le statut d'urgence du mpox dans un contexte de tendances d'infections contrastées.

Addis-Abeba, le 28 avril 2025 (ENA) : - Un groupe d'experts en santé publique se réunira en mai 2025 pour évaluer si le mpox doit être maintenu comme une urgence de santé publique de portée continentale.

 

La décision sera probablement complexe, compte tenu des tendances épidémiologiques contrastées, avec des signes d'augmentation et de diminution des infections dans les pays africains touchés.

 

Dr Jean Kaseya, directeur général des CDC Afrique, a appelé à cette révision, qui sera menée par le Groupe consultatif d'urgence (ECG) de l'institution, sous la présidence du professeur Salim Abdool Karim, épidémiologiste de renom.

 

Le groupe d'experts doit se réunir le 17 mai 2025.

 

« Nos experts analyseront toutes les données et preuves que nous leur fournirons, et ils nous indiqueront si nous devons poursuivre la gestion de l'urgence de santé publique liée à la sécurité continentale et quelles mesures supplémentaires nous devons prendre », a dévoilé le Dr Kaseya lors d'une allocution à la presse.

 

Les résultats de cet examen guideront non seulement les réponses stratégiques et opérationnelles, mais pourraient également influencer le financement et la mobilisation des partenaires.

 

Lors de la dernière réunion de l'ECG, le 26 février 2025, l'épidémie était passée de 12 à 23 pays. À ce moment-là, sept pays étaient en phase de contrôle et 16 en phase active, dont trois (Burundi, Rwanda et République centrafricaine) présentaient des signes de déclin.

 

Entre le 1er janvier 2024 et le 28 février 2025, plus de 100 886 cas suspects ont été enregistrés, dont 22 728 cas confirmés et 69 décès associés. Malgré une baisse de 2,6 % des cas suspects début 2025, les cas confirmés ont fortement augmenté en Ouganda, au Nigéria et en République du Congo.

 

En revanche, certains pays, dont le Burundi, la RCA, le Kenya, le Libéria et le Rwanda, ont constaté des améliorations.

 

Au-delà de l'Afrique, la mpox a continué de se propager. La Chine a confirmé un cas de clade 1a le 4 avril 2025. Quatre jours plus tard, la Suisse a signalé un cas de clade 1b. Fait particulièrement préoccupant, plus de 90 % des cas de mpox signalés hors d'Afrique entre février 2024 et février 2025 concernaient des hommes.

 

L'Afrique centrale reste l'épicentre de l'épidémie, en particulier la RDC. Le conflit armé dans l'est du pays a compromis les efforts de riposte, déplaçant plus de 500 patients des centres de traitement et augmentant les risques de transmission transfrontalière.

 

La couverture des tests en RDC est tombée à environ 50 %, les retards de décaissement des fonds ralentissant encore davantage les efforts de riposte.

 

L'émergence d'un nouveau variant potentiellement plus transmissible – le clade 1A – détecté en RDC début 2025 complique encore davantage la situation. Ce variant accentue la diversité croissante des sous-variants du mpox dans les clades I et II.

 

Cependant, point positif : la vaccination s'est améliorée parmi les groupes à haut risque, notamment les enfants. Dix pays ont reçu des vaccins, et sept d'entre eux ont déjà mis en œuvre des campagnes de vaccination.

 

Cette évaluation à venir intervient alors que le CDC Afrique, en collaboration avec l'OMS et d'autres partenaires, a lancé un plan de riposte actualisé de six mois couvrant la période de mars à août 2025. Ce plan vise à stopper la transmission interhumaine dans les zones d'épidémie et à réduire de 50 % l'incidence du mpox dans les zones d'endémie.

 

Le plan privilégie la décentralisation des capacités de diagnostic, l'intégration des interventions communautaires – telles que la recherche active des cas, la recherche des contacts et la communication sur les risques – et le développement d'une base de données unifiée reliant la surveillance, les tests de laboratoire, la gestion des cas et la vaccination.

 

À ce jour, l'opérationnalisation de l'Équipe continentale conjointe d'appui à la gestion des incidents (IMST), dont le siège est à Kinshasa, constitue une étape majeure de la réponse au mpox. Composée de 28 organisations partenaires, l'IMST fonctionne selon le modèle « Un plan, un budget, un cadre de suivi », améliorant considérablement la coordination sur le continent.

 

À l'approche de l'examen du 17 mai, la décision du panel sera cruciale, et pas seulement pour définir la prochaine phase de la réponse au mpox.

Agence des nouvelles éthiopienne
2023